La Société Congolaise pour l’Etat de droit (SCED) dit avoir suivi avec un intérêt tout particulier l’adresse du chef de l’Etat à la Nation, à l’occasion de l’indépendance du pays célébrée le 30 juin de chaque année.
Elle se réjouit dans sa globalité du message du président de la République qui était très attendu surtout au regard de la récente actualité politique et judiciaire.
En effet, dans une déclaration faite mardi par le Bâtonnier Dominique Kambala Nkongolo dont une copie est parvenue à Ouraganfm.cd , la SCED a salué le courage du Chef de l’Etat pour avoir pris position en faveur des réformes judiciaires visant l’efficacité et l’efficience du fonctionnement du système judiciaire et pour avoir catégoriquement refusé de donner son quitus à toute initiative législative qui porterait atteinte à l’indépendance de la magistrature.
Aussi, cette structure se rallie parfaitement à l’idée du président de la République quant il fait voir à tout le monde que la Justice dans un État de droit est comparable au sang qui coule dans le corps humain, cela en ce qui concerne la défense et la protection des valeurs démocratiques.
Par conséquent, le premier citoyen du pays a réitéré son profond attachement à l’indépendance de la Justice.
S’agissant des aspects liés au respect des droits fondamentaux de l’homme, la SCED a noté positivement le chemin parcouru par la mise en œuvre de la gratuité de l’Enseignement de base mais se dit ne pas comprendre le mutisme du président de la République sur la reprise et la clôture des activités scolaires, exercice 2019-2020.
Ainsi, la SCED a, en effet, formulé des recommandations notamment à la Chambre basse pour qu’elle agisse de manière conséquente.
Quant à l’efficacité du fonctionnement du système judiciaire, la SCED ne voudrait pas comprendre la solution que préconise le Magistrat Suprême au problème de la couverture insuffisante de la justice comme un chapelet de bonnes intentions.
Elle l’exhorte à traduire ses engagements en actes concrets pour se démarquer des discours déjà entendus dans ce pays, et à faire en sorte que la justice cesse d’afficher le visage malheureux d’un parent pauvre, surtout dans la Province du Kasaï où le Directeur général, le Bâtonnier Dominique Kambala, effectue une mission de travail.
Et pour conclure, avec la lutte contre l’impunité dont l’expression est revenue 5 fois dans le discours, la SCED se demande pourquoi le Chef de l’Etat n’a pas pris une position claire sur l’initiative parlementaire qui vise à mettre en place un mécanisme de lutte contre la corruption par voie législative concurremment avec l’Agence de prévention et la lutte contre la corruption déjà mise en place par voie d’Ordonnance.
Par ailleurs, la SCED note une avancée dans la pensée du Président de la République qui hier, se refusait de fouiner dans le passé, mais aujourd’hui, il reconnaît l’absolue nécessité de ne “rien oublier ou effacer concernant les crimes graves”.
La SCED demande au Chef de l’Etat de lever toute dichotomie dans la lutte contre l’impunité alors que le pays est un État laïc.
Mais, il entend mener tout de même la lutte contre l’impunité avec les versets bibliques du genre “les méchants sont priés de changer pour qu’ils aient la vie sauve” ; Et, d’autre part, il recourt à la justice pour élever la nation !
Bien plus, comment peut-on privilégier la réconciliation pour protéger les bourreaux du peuple congolais, et en même temps priver les nombreuses victimes d’atrocité du droit à la vérité, à une réparation et à la garantie de non répétions ?
Quel sens peut accorder à cette réconciliation pendant que le sang des innocents crie tous les jours et que les larmes des victimes de graves violations des droits de l’homme ne cessent de couler, s’est interrogée la Société congolaise pour l’Etat de Droit.
Basile Muya