Un Vice-premier Ministre et un procureur général, l’un à l’insu de son premier ministre, chef du gouvernement, l’autre sur une requête individuelle, décident de bloquer le siège inviolable d’une institution de la République, le parlement en pleine session ordinaire prévue et se tenant sur base d’un calendrier inscrit dans la constitution.
A cette allure, ne sont pas loin l’avènement d’un Etat policier, où le policier et sa matraque ont le dernier mot sur toute institution, et l’avènement d’un gouvernement des juges, ou le juge devient à la fois législateur et pouvoir exécutif chargé d’exécuter ses propres décisions, sans par ailleurs être revêtu d’aucune légitimité démocratique ou populaire, ne devant son poste qu’à une nomination et non une élection. Bientot, il n’y aura plus de surprise, au vu de ce qui se passe, si demain, un procureur fermait le cabinet du ministre de la justice ou le palais de la Nation suite à une plainte individuelle relatif à un conflit de travail.
Il est temps que les animateurs des institutions se ressaisissent en faisant preuve, dans l’exercice de leurs fonctions, de la compétence, de l’intelligence et de discernement pour connaître, non seulement l’étendue de leur pouvoir, mais aussi les limites de leur pouvoir.
Le salut de la Nation en dépend !
Doyen Nyabirungu Mwene Songa