Le Cardinal Fridolin Ambongo a dressé un bilan très négatif de la gestion de la République Démocratique du Congo durant ses 60 ans d’indépendance.

Mgr Ambongo a rappelé 30 juin 2020 que les rêves de nos pères de l’indépendance, ont été brisés par l’impunité érigée en mode de gestion avec comme conséquence la paupérisation des congolais.

“Nous devons bien le reconnaître, chers frères et sœurs, après 60 ans d’indépendance, le constat est sans appel : nous avons honteusement échoué. Nous n’avons pas été capables de faire du Congo un pays plus beau qu’avant. Nous n’avons pas aidé notre peuple à redresser son front plus que jamais courbé. En tout, nous avons collectivement failli”, a-t-il regretté.

Ce qui est le plus pathétique pour le cardinal Fridolin Ambongo, c’est le degré de la paupérisation du congolais, après plus d’un demi siècle d’accession à la souveraineté nationale et internationale.

“Comment comprendre que 60 ans après son accession à la souveraineté internationale, le peuple congolais continue à s’appauvrir au point d’être classé aujourd’hui parmi les peuples les plus misérables de la terre. On ne se sent pas du tout redevable à ce peuple. A cela s’ajoute, la culture de l’impunité pour les grands. On sanctionne le petit qui vole une poule, qui vole une chèvre, qui donne un coup à quelqu’un”, a-t-il décrié.

Dans son homélie toujours, le cardinal Ambongo a évoqué la manière dont le rêve des congolais à vivre dans un pays prospère a été petit à petit transformé en chimère.

“Nous avons connu la succession des régimes autocratiques qui arrivent au pouvoir comme les colons sans aucun souci de la volonté du peuple. Nous, au Congo, nous rêvions l’indépendance ; de telle sorte que notre indépendance a été rêvée avec émotion, avec passion, avec l’irrationalité, au point qu’à ce moment-là, nous ne savions pas ce qui nous attendait le lendemain.

Le grand rêve des Congolais a été progressivement brisé par une série des faits et événements “, a-t-il relaté.

L’égocentrisme de l’homme politique congolais est, à en croire le Vice-Président de la CENCO, à la base de la situation précaire dans laquelle se trouve la RDC.

“On accède au pouvoir pour jouir, non pas rendre service à ceux qui sont sous ma responsabilité mais pour jouir comme le Blanc. Alors que ce dernier, quand il était assis sur ce fauteuil, il ne faisait pas que jouir. Il travaillait”, a-t-il précisé.

Charles Masudi