Les troupes zambiennes ont quitté les deux localités frontalières ( Kalumbamba et Kibanga ) qu’elles occupaient à Moliro dans la province du Tanganyika.
Le rapport de la mission de la SADC effectuée du 22 au 29 juillet 2020 avait abouti à la reconnaissance par la Zambie que “les territoires frontaliers de Kalumbamba et Kibanga que ses troupes avaient occupés, appartiennent à la République démocratique du Congo.
Après l’accord intervenu entre les deux pays, le retrait a été réellement effectif à partir du 04 août 2020.
“Leur redéploiement s’est fait comme convenu. Peut-être qu’il y a dans certains coins quelques-uns, mais à la date du 4
août 2020, nos services compétents en la matière et tous les responsables congolais et étrangers ont constaté le retrait effectif des troupes zambiennes”.
D’ailleurs en ce moment, explique le ministre Makelele, la population congolaise concernée est en liesse, en particulier celle de Muliro. “Elle a commencé à regagner les territoires anciennement occupés par l’armée zambienne”.
Le porte-parole du gouvernement congolais a précisé que le comité mixte a ordonné par ailleurs l’implantation des bornes frontalières provisoires, en attendant la construction des bornes frontalières définitives et en des matériaux durables.
“Il y a des bornes terrestres qui ont été placées. Je ne vois pas comment ces troupes vont revenir. C’est conclu avec l’aide de la SADC. Les cartographes et les géographes travaillent sur le terrain. Pour les frontières maritimes, il faudrait des moyens”, a ajouté Makelele.
Dans sa politique, le président Tshisekedi ne veut pas de clash avec ses voisins. Il tient à réaffirmer l’intégralité territoriale de son pays et à l’intengibilité des frontières de la RDC.
“Ce ne seront ni les élucubrations des uns, ni les vociférations et les contre-vérités des autres qui empêcheront le président de la République de privilégier la voie du règlement pacifique des différends pouvant nous opposer à nos voisins, avant toute autre option”, a insisté le ministre de la Communication et Médias.
D’un ton ferme, il a dénoncé “les officines bien connues qui, en mal de reconnaissance des succès diplomatiques de la République démocratique du Congo et de son président, tentent de créer la confusion au sein de la population sur ce litige”.
Il sied de noter que ce litige entre la RDC et la Zambie résulte d’une divergence d’appréciation des limites frontalières entre les autorités britanniques qui ont colonisé la Zambie et le roi Léopold II souverain de l’État indépendant du Congo.
Par la suite, un Traité à la résolution de ce conflit avait été conclu en 1894 entre les deux parties, suivi plusieurs années après, soit en 1982 de la mise sur pied d’un Comité mixte d’experts en vue de procéder à l’interprétation des dispositions dudit Traité.
Pour éviter les nouveaux soubresauts, les deux parties s’etaient accordées dans un autre Traité en 1989 pour délimiter en deux phases toute la longueur de la frontière congolo-zambienne querellée. Il s’agissait d’abord de la délimitation de la frontière terrestre et deuxièmement, la délimitation des frontières lacustres ( Lac Moero et Lac Tanganyika ).
Malheureusement, cet accord n’a jamais été appliqué. Conséquence, les troupes zambiennes ont occupé en mars 2020 une partie du territoire congolais avant de se retirer suite à la réaction musclée des autorités congolaises. Le porte-parole du gouvernement congolais affirme que la Zambie a fini par avouer que “cela était le résultat d’un malentendu”.
Landry Amisi