Le réalisateur congolais, Balufu Bakupa Kanyinda compte apporter d’importantes réformes dans le domaine de droit d’auteur en RDC. Il est veut sa libéralisation comme celui des assurances.
Actuel président du conseil d’administration de l’Association des auteurs du Congo ( ADACO), Balufu Bakupa-Kanyinda n’évoque pas une possibilité du bicéphalisme entre sa structure et la Société congolaise des droits d’auteurs et droits voisins (SOCODA) aussi longtemps que le monopole de la SOCODA est régi par la loi congolaise en matière des droits d’auteurs.
«La mission de l’ADACO ne consiste pas à neutraliser la SOCODA. Elle doit exister une fois que la libéralisation est effective. L’Etat doit mettre en place un organe de régulation des droits d’auteurs pour garantir les intérêts des uns et des autres. La concurrence va créer une émulation qui permettra à chaque société de travailler dans les normes”, a précisé Balufu.
L’ADACO vient apporter son expertise et sa contribution dans le recadrage de ce secteur délaissé et mal géré en RDC. «Entre l’ADACO et la SOCODA : la différence se fera au niveau des choix des sociétaires. Nous ne travaillons pas pour la disparition de cette dernière mais plutôt pour la libéralisation”, a expliqué Balufu.
Ancien administrateur et vice-président de la SOCODA, Balufu dit ne pas prêcher contre son ancienne chapelle. Sa démarche avec la mise en place de l’ADACO est justifiée dans le souci de mettre fin à la megestion des droits d’auteurs et voisins en RDC.
Balufu a témoigné que la SOCODA a démontré au monde ses limites sur cette question mais également dans l’accompagnement des artistes pour bénéficier de leurs droits voisins.
Pourquoi n’a-t-il pas proposé des reformes à l’époque où il était à la SOCODA?
Balufu a déclaré : « Je ne peux pas réformer des gens qui sont déjà tordus. C’est vrai que j’étais vice-président à la SOCODA. A ce jour, nous sommes libres d’adhérer dans une société d’assurances. J’étais à la SOCODA mais je n’avais pas d’outils pour réformer les gens qui composent cette société ».
Ce projet des réformes a été évoqué au cours d’une conférence sur la problématique des droits d’auteurs en RDC à l’occasion de la Journée africaine des droits d’auteursble 14 septembre dernier à l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa. Il était question de réfléchir sur l’accompagnement juridique des artistes qui vont adhérer à l’ADACO.
La grande question est de savoir dans le contexte de la RDC si la concurrence entre la SOCODA et l’ADACO sera loyale. Le point fort de cette conférence est que l’assistance a été éclairée sur les questions des droits d’auteurs.
Saint Hervé M’Buy
