Des voix continuent à s’élever après la dénonciation de la corruption constatée dans la gestion des fonds alloués à la riposte de la maladie à virus Ebola dans la province de l’Equateur.

Dans un entretien accordé à Ouraganfm.cd, l’activiste des droits de l’homme, Joseph Bayoko Lokondo de “Génération Consciente de l’Equateur “est monté au créneau pour dénoncer la suspension des médecins impliqués dans cette scandaleuse affaire d’ “Ebola business”.

Pour ce militant pro-démocratie, ces agents de santé ne sont que des boucs émissaires du gouverneur de l’Equateur et ses collaborateurs. Ils sont victimes d’une situation orchestrée par les autorités provinciales habituées à saigner à blanc les fonds alloués à la riposte contre cette épidémie.

“Les médecins ne doivent pas être les boucs émissaires du gouverneur de l’Equateur et ses collaborateurs. Nous vivons tous à Mbandaka et nous savons comment les choses se sont malheureusement passées. Ces listes ont été produites par le ministre provincial de la Santé avec le DIRCAB du gouverneur dans la résidence du gouverneur.
On a fait seulement signer les documents aux médecins dans la réunion de validation. C’est pourquoi, le gouverneur disait aux partenaires que “Tout le monde est bien payé”, a déclaré l’activiste Bayoko.

Et de poursuivre : “Si ce sont ces médecins qui sont à la base des magouilles, nous osons croire que ce sont eux qui avaient aligné les députés provinciaux dans la première liste”.

L’activiste estime que les médecins incriminés et déférés devant les instances judiciaires sont loin d’être les vrais responsables de cette affaire car dit-il, le mal est profond dans la province et partant la justice doit creuser et poursuivre les vrais responsables pour lutter contre la corruption.

Rappelons que 6 mois après l’apparition de l’épidémie d’Ebola, plusieurs dénonciations ont été faites par la “Génération Consciente de l’Equateur”, une organisation de défense des droits de l’homme dont fait partie l’activiste Joseph Bayoko Lokondo, et le cadre de concertation de la société civile de l’Equateur à la suite des manifestation organisées par les prestataires.

Cette situation a conduit les ambassadeurs occidentaux en poste à Kinshasa d’effectuer une descente sur le terrain non seulement pour accompagner le don de l’USAID de l’ordre de plus de 15.2 millions de dollars américains mais également pour palper du doigt la gestion des fonds alloués pour la riposte.

Le constat après leur séjour, a été amer et ces diplomates ont, sans ambages, dénoncé une corruption où des listes de paie des agents prestataires ont été gonflées au point que pour 120 cas de malades trouvés, il y a eu 4000 agents. Cela est inadmissible, avait rétorqué un des ambassadeurs de trois pays (États-Unis, Royaume-Uni et Canada) qui versent de centaines des millions de dollars d’aide publique à la RDC.

Alexis Emba