La République démocratique du Congo compte à ce jour environ 514 anesthésistes pour une population de plus de 80 millions d’habitants.
“Un nombre largement insuffisant”, selon la Société des techniciens anesthésistes réanimateurs de la RDC (STARDC). Pourtant, cette catégorie de professionnels de santé est indispensable pour assurer la prise en charge des malades avant, pendant et après une intervention chirurgicale ou tout autre accident grave.
Ce déficit criant est déploré par la corporation des anesthésistes réanimateurs de la RDC qui se sont réunis, il y a peu, en assemblée générale, pour réfléchir sur l’avenir de leur profession et leur corporation.
Pour Justin Marius Kimbien, président national de la Société des techniciens anesthésistes réanimateurs de la RDC, cette situation de carence impacte négativement sur le bien-être des malades qui ne sont pas toujours pris en charge correctement.
Le manque d’anesthésiste a également comme conséquence l’usurpation du rôle de l’anesthésiste par des infirmiers non qualifiés dans les hôpitaux, exposant ainsi les malades à des risques mortels.
“L’anesthésiste est très sollicité, or il y a carence aujourd’hui. On quitte la salle d’opération pour les soins intensifs ou les urgences où nous sommes sollicités en permanence. De fois même, on se rend dans un autre centre hospitalier qui a besoin de nous, on ne sait pas s’occuper d’un seul malade à temps plein”, a expliqué Justin Marius Kimbien.
Le déficit a été reconnu par le chef de division à la santé, le Docteur Alex Kalume. Il a confirmé cette carence en anesthésiste non seulement dans les hôpitaux de Kinshasa mais aussi dans ceux des provinces.
“Dans la plupart de nos hôpitaux, vos précieux services manquent. Une partie des décès qu’on enregistre en post-opératoire ou pendant l’opération est souvent liée à des manœuvres anesthésistes exécutées par des personnes non qualifiées”, a souligné Docteur Alex Kalume.
Pour résoudre cette crise, Justin Marius Kimbien plaide pour la création par le gouvernement des écoles d’anesthésiste pour inciter les jeunes à étudier cette profession.
“Nous sommes en train de pousser l’État à la création de plusieurs écoles d’anesthésiste pour que nous ayons dans chaque circonscription, chaque territoire même une dizaine d’anesthésistes qui puissent aider à la prise en charge des malades”, a rappelé le président national de la STARDC.
Le technicien anesthésiste Kimbien a aussi insisté sur l’importance de sensibiliser les jeunes à embrasser cette profession. La STARDC compte mener une série d’activités et de plaidoyers pour valoriser le travail de l’anesthésiste, faire connaître la profession de technicien anesthésiste auprès de la population mais surtout mettre de l’ordre dans le secteur.
Manzu Lydie