Le ministre de l’Environnement et Développement durable, Claude Nyamugabo Bazibuhe a ouvert mardi 20 octobre, à Kinshasa l’atelier des consultations nationales sur le cadre du nouveau partenariat entre la RDC et l’Initiative pour les Forêts de l’Afrique Centrale (CAFI).
Me Nyamugabo, également vice-président du comité de pilotage du Fonds national relatif à la réduction des émissions de gaz à effet de serre dues à la déforestation et à la dégradation des forêts ( FONAREDD) a, dans son mot d’ouverture, rappelé aux participants venus de différents horizons la volonté mainte fois exprimée par le président de la République, Félix Tshisekedi et le gouvernement de placer le développement durable au centre de la stratégie de gouvernance en vue d’une transition à long terme vers une économie verte.
L’ancien gouverneur du Sud-Kivu a souligné qu’en dépit de cette volonté politique clairement affichée, la réalisation de cette ambition nécessite des moyens importants pour transformer le potentiel naturel extraordinaire dont est doté le pays, en capital physique pour le bien de sa population et de l’humanité tout entière.
Le partenariat avec CAFI, a fait savoir le numéro 1 de l’Environnement, revêt tout son sens en ce qu’il est susceptible d’y contribuer substantiellement dans l’intérêt de toutes les parties.
A cette occasion, Claude Nyamugabo a indiqué que le premier partenariat entre la RDC et CAFI, scellé à travers la Lettre d’intention signée en avril 2016 et qui arrive à échéance en décembre 2020, a permis la première capitalisation du FONAREDD, avec une enveloppe d’environ 200 millions dollars américains, y compris la contribution de la Suède et le co-financement de JICA, à la mise en oeuvre des 17 programmes sectoriels à emprise nationale.
Malgré le financement de CAFI, a-t-il dit, le gap initial de 900 millions de dollars américains, par rapport au Plan d’investissement REDD+ estimée à 1,1milliard de dollars américains ne fait que s’élargir, car avec le temps, les pressions sur les forêts congolaises augmentent.
Pour le vice-président du comité de pilotage du FONAREDD, le premier partenariat arrivant ainsi au terme de 5 ans de mise en œuvre du programme au travers les huit piliers de la Stratégie nationale, il est crucial d’entamer des nouvelles négociations vers le renouvellement du partenariat, sur base des leçons apprises du premier partenariat, en rapport avec les autorités ainsi que les modalités de mise en oeuvre afin d’évaluer les besoins prioritaires et les ambitions.
Ainsi, le nouveau partenariat RDC-CAFI pour la période allant de 2021 à 2030, va mettre en œuvre des nouveaux programmes visant à réaliser un modèle de prospérité économique et social construit autour de la forêt.
En réponse à une question de la presse, le numéro 1 de l’Environnement a fait observer que les priorités à identifier consistent à préserver notre écosystème et surtout à lutter contre la pauvreté, soulignant cependant que pour ce premier partenariat, la procédure de décaissement a été très lourde tandis que dans le second partenariat, la partie congolaise entend voir la procédure être allégée.
Ains, Me Nyamugabo a fait remarquer que la plus grande contribution de la RDC réside dans ses forêts qui représentent 60% au niveau de l’Afrique Centrale.
Auparavant, le coordonnateur du secrétariat exécutif du Fonds national REDD, Félicien Mulenda avait indiqué que ces assises avaient comme objectifs globaux de faire l’état des lieux du premier partenariat, d’identifier les priorités du nouveau partenariat et de formuler des nouveaux engagements.
Le deuxième partenariat, a-t-il fait savoir, doit être bâti sur les leçons tirées du premier partenariat axées sur les priorités, les modalités de mise en oeuvre, les relations entre CAFI et le pays ainsi que les responsabilités et le dialogue politique.
Le coordonnateur du secrétariat exécutif du FONAREDD a, par ailleurs, assuré que lors du premier partenariat, le pays a eu à bénéficier d’un financement fractionné en double tranche dont la deuxième a été conditionnée par l’atteinte de certains jalons qui dans la vérification, n’ont pas été concluants.
Il a estimé que cela doit être corrigé en adoptant des jalons beaucoup plus réalistes, avant d’évoquer le problème des intervenants dans la procédure de décaissement des fonds. En plus, Félicien Mulenda a constaté une cascade d’intervenants. D’où, explique-t-il, la nécessité de corriger cela dans le second partenariat.
Par ailleurs, le coordonnateur Mulenda a précisé que lors du premier partenariat, le pays a bénéficié d’une enveloppe d’environ 200 millions de dollars américains tandis que pour ce second partenariat, le FONAREDD veut avoir un planché d’au moins 1 milliard de dollars. Dans l’entre-temps, nous pouvons mobiliser d’autres ressources.
Ces assises organisées du 20 au 22 octobre, par le FONAREDD, sous le haut patronage du ministre des Finances, réunissent entre autres les membres issus des ministères sectoriels, des experts, des gouvernements provinciaux, des partenaires potentiels et de la société civile.
Alexis Emba