Encore un pas franchi par Julien Paluku. Le ministre de l’Industrie a réussi à faire élaborer en un temps record le plan directeur de l’industrialisation du pays.
Dans cette course contre la montre, le consultant Congo Challenge a tenu parole. Il a rassemblé toutes les données importantes de l’ensemble du pays pour faciliter la tâche aux potentiels investisseurs.
Aux yeux de Julien Paluku, le projet est considéré comme la rampe de lancement de l’industrialisation du pays. Surtout qu’il est le fruit des consultations et concertations entre toutes les parties prenantes ( gouvernement, patronat congolais et Fonds de promotion de l’industrie).
A l’occasion de l’atelier de validation du plan directeur de l’industrialisation vendredi à Kinshasa, le ministre de l’Industrie a rappelé que le document permettra d’identifier les types d’industries à installer dans les différentes zones et régions du pays. Une véritable révolution.
“A partir de ce plan directeur, on saura que dans tel ou tel autre territoire, ou telle collectivité, quel type d’usine doit être implanté. Ensuite, on va localiser toutes les unités de production. Ça sera très bénéfique pour le pays. On aura pas des usines seulement dans quelques provinces mais ça sera cette fois-ci sur l’ensemble du pays”, a précisé Paluku.
Si en 1960, on était le deuxième pays le plus industrialisé en Afrique, aujourd’hui on pointe à la 43è. La courbe doit être inversée, s’est révolté l’ex-gouverneur du Nord-Kivu.
“On doit inverser cette tendance. Nous sommes trop dépendants des mines et quand il y a chute des cours des métaux sur le marché mondial, notre budget s’effondre. Et donc, nous devons quitter progressivement les mines pour aller vers l’industrialisation”, insiste-t-il.
Pour réussir ce challenge, il faut diversifier l’économie, souligne le patron de l’Industrie, car, dit-il, les minerais sont des ressources épuisables. Et d’ailleurs, selon lui, plupart des pays qui ont les grands PIB au monde, ont développé l’industrie. Ils ont des capitaux qui rendent l’économie forte et compétitivité. En plus, la population a du travail.
De son côté, le DG de Congo challenge, Michael-Ange Lokota a indiqué clairement que les priorités du pays et les attentes des opérateurs sont bien spécifiées dans ce plan.
“Si un investisseur arrive, nous serons capables de lui dire quelle est notre priorité, dans quelle industrie. Nous saurons également vers quelle zone le diriger par rapport à nos besoins immédiats. Le schéma permettra donc de mieux orienter l’industrialisation du pays”, a-t-il fait savoir.
Depuis son accession à la magistrature suprême, le chef de l’État, Félix Tshisekedi ne cesse de rappeler qu’il n’y a pas développement sans industrialisation. Et Paluku a vu juste. Il a bataillé pour permettre au pays d’avoir ce guide.
Juste après le dernier toilettage, le plan directeur de l’industrialisation sera remis au chef de l’État. A la tête de l’Union africaine, Julien Paluku pense que le président Félix Tshisekedi peut inciter les autres pays à se doter aussi de leurs plans d’industrialisation.
Au finish, l’Afrique devra avoir son propre plan d’industrialisation, capable de sortir le continent noir de l’isolement. Le ministre de l’Industrie s’indigne de constater que les échanges commerciaux entre pays africains ne représentent que 17%.
“Si le président Félix Tshisekedi peut ramener au cours de son mandat à la tête de l’Union africaine les échanges interafricains à 52%, ça sera une grande victoire pour le continent”, a expliqué le leader du BUREC.
Toutes les stratégies de ce plan ont été regroupées en trois axes principaux. L’amélioration de la gouvernance administrative est l’un des axes essentiels.
“On ne peut pas parler de l’industrialisation alors que le modèle que nous avions date de 1960. Nous voulons également faire de la RDC un pool économique et industriel. Nous sommes presque le seul pays avec 9 voisins. Donc en améliorant notre stratégie industrielle, nous pouvons servir tous les pays voisins et mêmes toute l’Afrique”, a assuré Julien Paluku.
M. Lokota a précisé que son équipe a identifié tous les problèmes structurels et conjoncturels que connaît le secteur industriel congolais pour se faire une idée sur les transformations requises et le rôle qu’elles jouent dans la mise en place du nouveau model économique du pays.
“L’autre étape a consisté à appréhender et qualifier avec détail et concision l’environnement sous-jacent pour la modification du modèle économique du pays. Nous allons concevoir ensuite une grille de lecture ou d’analyse du processus d’industrialisation de la RDC afin de la mettre en adéquation avec les orientations stratégiques du PNSD et la vision du président de la République. Il a été également question de détecter les projets prioritaires à réaliser durant la période 2019-2023, dans l’optique d’un premier plan quinquennal d’industrialisation de la RDC”.
Landry Amisi
