Dans une déclaration vendredi 22 mars, les pères spirituels ont souligné que l’exécution d’un individu ne peut être justifiée, quel que soit le crime commis. Au contraire, ont-ils affirmé, la justice peut être pleinement servie par des moyens alternatifs qui préservent l’intégrité des êtres humains, y compris ceux qui ont enfreint la loi.

A la lumière des écritures saintes, les pères spirituels enseignent que la peine de mort est inadmissible car elle attente à l’inviolabilité et à la dignité humaine. Par conséquent, ils se sont engagés en vue d’obtenir son abolition partout. “Animés par la certitude que chaque vie est sacrée et que la dignité humaine doit être protégée, nous marquons un refus net du recours à la peine de mort”.

De ce fait, l’épiscopat congolais recommande au Parlement d’autoriser la ratification du deuxième protocole facultatif se rapportant au pacte international relatif aux droits civils et politiques visant à abolir la peine de mort.

Les chefs religieux estiment que la répression de tout crime, doit avoir pour objectif de rééduquer plutôt que de supprimer la vie de ses auteurs. Ainsi, ils conseillent au gouvernement de mettre en place des systèmes de détention plus efficaces et améliorer les conditions carcérales des détenus.

Les proclamateurs de l’Évangile proposent aussi la formation d’une police de proximité pour endiguer le phénomène des enfants de la rue et des gangs des hors-la-loi appelé communément “Kuluna”.

Aux Congolais, les membres de la CENCO les exhortent de former et se former au respect et à la promotion de la dignité humaine; mais aussi d’éduquer les enfants et les jeunes en les faisant passer de la culture de la mort à la culture du soin et de la protection de la vie. “Prier pour les prisonniers, leur rendre visite (cf. Mt 25, 36) et promouvoir l’amélioration des conditions carcérales”.

Pour l’Église catholique, la peine de mort et sa logique de rétribution ne sont pas compatibles avec l’Évangile. Quelles que soient les modalités d’exécution, elle implique un traitement cruel, inhumain et dégradant. “Jésus ne ferme pas la porte de la vie au condamné. Il est celui qui donne toujours une chance à chacun (cf. Jn 8, 1-11). Bientôt, nous allons célébrer Pâques, sommet des fêtes chrétiennes. La résurrection de Jésus, triomphe de la vie, manifeste que Dieu est contre la peine de mort infligée à son fils. Il ne permet pas non plus d’ôter la vie à un être humain. Nous vous exhortons à lutter contre les différentes facettes de la culture de la mort dans notre société”, ont-ils interpellé.

Fidèles à leur engagement envers les enseignements évangéliques, les évêques rappellent que l’amour infini de Dieu donne à chaque homme une dignité que même des crimes ne sauraient enlever.